Dans le chaos de
cette tempête d’évènements qui dévastent et assiègent le Liban, sur les
divers plans, financier, social, politique et sécuritaire, médical… les
citoyens libanais, de toutes les religions, de toutes les confessions, ceux qui
appartiennent au monde des employés du secteur publique et privé, de celui des
médias, des finances, de l’industrie, de la culture, des arts, et notamment du
secteur médical …, ont décidé de résister, à leur façon, pacifiquement,
fermement convaincus que cette forme de résistance peut être aussi efficace que
les combats.
Leur comportement
pacifique les mène à saisir les évènements à leur façon, et constitue le
principe de cohésion de leur mode de pensée, ce mode particulier où le drame
personnel est inclus à cette situation tragique inhérente à cette tempête, qui
secoue, dangereusement le pays. Ils se sont accrochés à leur foi dans la
pérennité du Liban, à ce « radeau » qu’ils espèrent, assez solide
pour les sauver du désastre et conduire le pays, sain et sauf, au port.
Ce comportement,
de la part des citoyens, est le refus de la fatalité, la volonté de résister,
la détermination de tous à vivre intensément leur identité et, probablement, à
la vivre ensemble. Leur foi, dans la pérennité du Liban, revient, aujourd’hui,
plus que jamais, constamment dans leurs propos, discours, œuvres et écrits.
Elle revient comme un critère d’évidence absolue. Et ceci constitue un cinglant
défi à tous ceux qui projettent de déstabiliser l’unité nationale.
Il est tout à
fait clair que le Liban en 2020 n’est pas celui de 2019. Le peuple, qui y vit,
refuse, en ces heures tragiques d’aliéner sa liberté, sa créativité, sa
responsabilité. Le Liban aujourd’hui c’est une détermination à instituer son
identité et à ne plus douter de lui-même et de ses valeurs.
Et pourquoi
douterait-il de ses valeurs ? Le Liban c’est Baalbek, Byblos, Sidon, Tyr…
Le Liban c’est le pays qui a appris l’alphabet au monde, c’est le pays de l’art
de vivre où l’orient et l’occident s’étaient fondus en une autre diversité,
puisque c’est l’unique pays au monde qui se situe au carrefour des grandes
civilisations et cultures de l’Orient et de l’Occident et, on peut le dire, sur
la ligne des conflits entre l’Orient et l’Occident.
Le fait que le
Liban se situe dans un nœud d’expressions culturelles, politiques, sociales,
aussi chargé de confrontations de valeurs, permet, aux journalistes, aux
intellectuels, penseurs, hommes de lettres,… des analyses et déductions dont
l’actualité et la pertinence risquent trop d’échapper à tous ceux :
penseurs, journalistes, intellectuels... vivant dans des points et régions du
monde plus confortables.
Mais malgré tous
les dangers qui menacent de mener le pays au désastre, le Liban est, plus que
jamais, le pays de la volonté de vivre sans douter de soi, le pays de la
conscience de soi, et la conscience de soi c’est ce qu’on appelle ailleurs le
sentiment de « l’appartenance à la nation ».
Sans aucun doute, grâce au comportement des citoyens et à leur solidarité, se réalisera, encore une fois, « la légende du Phénix » et le Liban, renaitra de ses cendres, plu fort que jamais.