Univers, au-delà de la réalité, situé dans un domaine métaphysique
Henri Asmar, jeune architecte Libanai,s diplômé de
l'Université Américaine de Beyrouth, en même temps artiste plasticien autodidacte, organise, du 11 au 13 Septembre inclus, une première exposition personnelle, à Beit Beirut, intitulée « Think it over again »
A travers son mode d’expression, Henri Asmar s’engage, sur la voie de l’abstraction géométrique.
Dans sa production, au moyen d’une réflexion en plans, formes, rythmes et couleurs, c’est, généralement, le désir intérieur du sujet qui détermine impérieusement la forme. Si les plans se chevauchent et s’entremêlent, s’articulent et se désarticulent dans un jeu rythmique, il tient, surtout, à la ligne en elle-même, à son orientation, aux formes qu’elle trace, formes géométriques qui découpent l’espace au cœur d’un monde pictural, dont la clé lui a été donnée par la rencontre simultanée de trois éléments primordiaux : sa formation comme architecte, son intuition poétique, et son esprit de déduction.
Les réalisations se caractérisent, tout autant, par l’ascétisme et la régularité des tracés et plans, que par la sobriété des couleurs.
Ce jeune talent sait ce à quoi il veut aboutir, non avec la violence de l’instinct, mais avec le tranquille entêtement que donne la connaissance de ses moyens. Chez lui, toute chose perçue, tout thème choisi se fait l’objet d’une réflexion, au cours de laquelle, le sujet est doté de dimensions secondes, avant d’être soumis à la représentation formelle.
Ce qui l’intéresse, tout d’abord, ce sont les éléments de la composition, des éléments relevant plus de leur essence que d’une conformité avec les apparences, afin que leurs diverses positions, dans l’espace, provoquent le meilleur impact sur le regardeur. Il veut, à travers sa démarche, livrer une réflexion en plans, formes géométriques, rythmes et couleurs, tout en cherchant à déconstruire et reconstituer des processus de matérialisation des idées, à partir d’un mode particulier de représentation plastique. Il en va, donc, d’une recherche qui est à l’instar de nombreuses autres, dites contemporaines, à la quête d’un façonnement et d’un conditionnement identitaire.
Les compositions sont nées de la fantaisie, une fantaisie génératrice d’un art se traduisant par des réalisations et interprétations où peuvent se discerner le passage de la vérité physique à la vérité plastique.
Son œuvre peut être considérée comme une recherche authentique, un parcours où le plasticien est comme un voyageur, au cœur de son imaginaire. Et c’est, certainement, dans cette recherche continue que se construit sa vérité et qu’il nous entraîne vers un univers au-delà de la réalité, qui se situe dans on ne sait quel domaine métaphysique. On pourrait, peut-être, le définir comme un monde intérieur, à partir duquel la créativité s’organise dans une unité intégrale qui lui donne toute sa signification.
Nicole Malhamé Harfouch